Référendum sur le périphérique : la mairie de Paris attaque la région en justice

26 novembre 2021 à 14h14 par Lucas Pierre

Référendum sur le périphérique : la mairie de Paris attaque la région en justice
58 000 personnes ont répondu à la consultation en ligne à ce jour.
Crédit : CC0

La mairie de Paris annonce, ce jeudi 25 novembre, assigner en justice la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse. La Ville dénonce la consultation en ligne lancée par la région sur l’ouverture ou non d’une voie dédiée au covoiturage et aux bus. Cette voie également aider les athlètes et toutes les personnes liées aux Jeux Olympiques de Paris 2024 tout au long de l’événement.

La mairie de Paris, dirigée par Anne Hidalgo (PS), a annoncé jeudi assigner au tribunal administratif la région Île-de-France, présidée par Valérie Pécresse (LR), pour avoir lancé une consultation autour du projet de voie dédiée au covoiturage sur le boulevard Périphérique. La Ville juge illégal ce vote en ligne ouvert jusqu'à fin novembre qui porte sur la question suivante : « Pour ou contre la suppression d'une voie pour tous du périphérique ? ».

« Cette consultation dans une forme iconoclaste ne s'appuie pas sur une décision régionale », affirme Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire. Pour lui, « cette annonce de consultation est l'annonce de la candidate Valérie Pécresse » au sein de la primaire interne à LR, qui tombe « à un bien mauvais moment ». La saisine du tribunal administrative n'est pas suspensive, « en l'absence de caractère urgent » de cette affaire, mais la Ville entend « montrer a postériori le discrédit et l'illégalité de cette consultation ».

58 000 participants à ce jour

Sur le fond, M. Grégoire affirme que la Région et Île-de-France Mobilités ont « financé, avec Paris, de nombreuses études » sur la transformation des axes routiers, et que certaines d'entre elles « proposaient la création de voies réservées aux transports en commun », et donc aux covoiturages, entre autres. Pour la Région, « ce référendum était prévu » dans le programme des élections régionales car « le périphérique est d'intérêt régional », selon l'entourage de Mme Pécresse. « 40% des déplacements se font de banlieue à banlieue, sans entrer dans Paris »

A ce jour, 58.000 votants ont répondu. « Visiblement, la démocratie participative et la consultation des Franciliens et des Parisiens dérange la mairie », ajoute la même source. En approuvant une convention avec la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) et Paris 2024 (le comité d'organisation) sur le financement de simulations de trafic pour les « voies olympiques », réservées aux athlètes, médias, officiels, secours et forces de l'ordre pendant les Jeux, la mairie réaffirme que la voie réservée sur le périphérique et ses équipements (caméras de forme, capteurs, signalétique) « seront conservés afin de permettre la création d'une voie réservée au covoiturage et autres modes vertueux », projet auquel Valérie Pécresse est farouchement opposée.

 

(Avec AFP)