Rentrée scolaire : le principal syndicat d'enseignants demande des mesures efficaces face au variant delta

24 août 2021 à 17h07 par Mathieu Message

Conférence de presse du SNUIPP-FSU.
Le SNUIPP-FSU a réagi aux annonces de Jean-Michel Blanquer, ce mardi 24 août.
Crédit : Mathieu MESSAGE

À l’approche de la rentrée, le SNUIPP-FSU, premier syndicat du primaire, réclame un protocole sanitaire renforcé. Selon eux, les pistes communiquées par le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, ne sont pas suffisantes alors que le variant Delta se propage.

Il ne reste plus que quelques jours avant la rentrée, qui doit avoir lieu le jeudi 2 septembre. Les contours de cette rentrée ont été communiqués par le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dans une interview donnée au JDD. C'est dans ce contexte que le SNUIPP-FSU, premier syndicat du primaire, a pris la parole pour exprimer ses doutes quant aux conditions de rentrée pour les élèves d'écoles primaires.

Le variant Delta devrait toucher à 50% les enfants

Si Jean-Michel Blanquer s'est exprimé dans les médias, le Gouvernement n'a pas encore fourni d'éléments officiels. Seul le niveau 2 du protocole a été retenu, sachant qu'il était déjà mis en place en juin dernier.

C'est donc dans ce contexte que les établissements préparent cette rentrée. Une rentrée marquée par la présence du variant Delta en recrudescence.

Du côté du SNUIPP-FSU, les représentants se félicitent du retour des enfants en présentiel, mais s'inquiètent aussi de la virulence du variant Delta auprès d'élèves de primaire qui ne seront pas vaccinés. Guislaine David, porte-parole du SNUIPP-FSU, explique cette inquiétude : "Il y a un avantage sur la vaccination des adultes, avec moins de personnel malade et moins d'absents. Par contre, on a toujours la circulation du virus. L'Institut Pasteur indique que dans les contaminations qui auront lieu à l'automne, 50% seront les enfants. C'est inquiétant parce que les moins de 12 ans ne pourront pas être vaccinés, et il faut trouver d'autres mesures pour les protéger. Si les enfants sont contaminés, on a plus de risques d'avoir des COVID longs et des cas graves. Pour moi, les tests de dépistage sont importants pour prévenir cela."

Guislaine David porte-parole du SNUIPP-FSU (1)
Guislaine David porte-parole du SNUIPP-FSU (1)
Crédit : Mathieu MESSAGE

Le SNUIPP-FSU préconise des tests réguliers, 1 à 2 fois par semaine, comme dans les écoles autrichiennes, afin d'anticiper les cas de COVID-19. Ils militent aussi pour un développement définitif des capteurs de CO2 dans les classes, encore assez peu déployés sur le territoire.

Pas d'instructions précises

Les membres du syndicat ne comprennent pas que les enseignants doivent naviguer à vue à 10 jours de la rentrée. Il n'y a pas encore de communication officielle, simplement quelques éléments dans une interview. Mais surtout beaucoup de questions sans réponse pour Guislaine David, porte-parole du SNUIPP-FSU : "Ce n'est pas normal que les annonces sur la rentrée scolaire se fassent dans un journal ! Surtout que dans une interview, tout n'est pas dit, donc il y a encore des questions qui se posent. Est-ce-que les parents devront porter le masque le jour de la rentrée ? Quel type de sorties scolaires peuvent être organisées ? Peut-on mélanger les classes dans un car scolaire ? Est-ce-qu'on pourra aller de la même façon à la médiathèque et à la piscine ? Quels parents pourront accompagner si besoin ? Il y a encore pas mal de questions qui ne sont pas résolues."

Guislaine David porte-parole du SNUIPP-FSU (2)
Guislaine David porte-parole du SNUIPP-FSU (2)
Crédit : Mathieu MESSAGE

Pour le SNUIPP-FSU, le niveau 2 du protocole ne pend pas en compte le taux d'incidence actuel, ni le fait que les enfants ne vont pas respecter les distanciations sociales dans la cour de récréation. Se pose aussi la question de l'isolement des enfants testés positifs, et le fait de laisser en classe les enfants négatifs pour éviter une fermeture complète des classes, comme l'an passé.

Mais il n'y a pas que le COVID-19...

En dehors de la situation sanitaire à la rentrée, le syndicat SNUIPP-FSU a pointé différents points sur lesquels ils attendent des éléments de la part du Gouvernement. La question du double emploi enseignant-directeur d'école a été évoquée, notamment pour ce qui est de l'épuisement lié à cette fonction. Un point a été fait aussi sur les salaires, la formation et sur les manières d'attirer de nouveaux enseignants pour les prochaines années.