Les incivilités explosent à Paris

3 octobre 2017 à 8h14 par Mikaà«l Livret

VOLTAGE
Crédit : DR

Depuis un an, les agents de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP) ont pour mission de lutter contre les petites nuisances du quotidien. Et les amendes ont fortement augmenté.

Le succès est au rendez-vous. Et ce n’est pas Anne Hidalgo qui dira le contraire. La mairie de Paris a inauguré ce lundi des locaux dédiés à la brigade « anti-incivilités » dans le 15e arrondissement. Créée en septembre 2016, en regroupant 1 900 fonctionnaires jusqu’alors dispersés dans divers services de la Ville, la DPSP (pour Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection) avait reçu pour mission prioritaire la lutte contre les petites nuisances du quotidien.

Les PV pour jets de mégots ont flambé de 723%!

Un an après, le nombre de PV distribués par ces agents municipaux (désormais tous autorisés à sortir le carnet à souche) a littéralement explosé. La mairie en a dénombré 61 421 sur les 9 premiers mois de l’année, soit 113 % de plus que durant la même période en 2016.

Dans le détail, seules les verbalisations de maîtres qui omettent de ramasser les crottes de leurs chiens ont légèrement baissé (- 8 %). Mais les sanctions pour épanchement d’urine sur la voie publique ont, elles, augmenté de 103 % (3 500 PV). Les verbalisations pour dépôt sauvage de déchets ou de gravats sur les trottoirs ont bondi de 237 %. Quant aux PV pour jets de mégot (sanctionné par une amende de 68 € tout de même), ils ont flambé de 723 % en un an. Ce taux de progression impressionnant ne représente que 10 000 fumeurs verbalisés… Un chiffre bien loin des millions de mégots jetés chaque année sur le sol parisien.

Le nouveau service de sécurité, qui regroupe des inspecteurs de sécurité (pouvant être munis de bombes lacrymogènes, de menottes, de tonfa…) mais aussi d’anciens surveillants des parcs et jardins, « armés » seulement d’une radio, est encore en rodage. Dès l’année prochaine ses effectifs vont cependant être quasiment doublés. La DPSP comptera 3 500 agents, rappelle Anne Hidalgo. Mais ce ne sera pas une police municipale, précise-t-elle aussitôt.

Une nouvelle brigade spéciale « nuisances routières »

Les ASP (traduisez les Agents de surveillance de Paris) étaient jusqu’à présent mis à la disposition de la Préfecture de police pour assurer le contrôle du stationnement payant. Après un transfert de compétences programmé pour janvier prochain, ces 1 600 fonctionnaires vont revenir dans le giron de la Ville. Mais plus pour contrôler le stationnement payant (cette tache étant confiée par la mairie à une société privée).

Les ASP qui rejoindront la brigade anti-incivilités de la mairie devraient avoir pour mission prioritaire la lutte contre les nuisances « routières » : le non-respect des vignettes Crit’air, le stationnement ou l’arrêt dans les couloirs de bus, la circulation des vélos sur les trottoirs… Le nombre de PV distribués par le service de sécurité municipale risque encore d’augmenter.