Qu'est ce que la "cheapflation" ? 6 produits épinglés par Foodwatch

7 février 2024 à 12h46 par Michaël LIVRET

supermarché

Aviez-vous déjà entendu parler de "cheapflation" ? Cette pratique consiste à réduire des ingrédients, les supprimer ou les remplacer par des substituts moins chers ou de moindre qualité, tout en augmentant le prix final du produit. Foodwatch vient d'épingler 6 produits de grande marque.

Payez plus cher pour manger moins bien. L’association de défense des consommateurs Foodwatch a épinglé six produits de grandes marques dont la composition a été altérée tandis que leurs prix augmentaient, souvent à l’insu des consommateurs en période d’inflation.

Cette pratique qui consiste à réduire des ingrédients, les supprimer ou les remplacer par des substituts moins chers ou de moindre qualité est baptisée « cheapflation », contraction de « cheap » (« bon marché ») et « inflation ». Si cette pratique ne change, a priori, pas le goût des produits, ses qualités nutritionnelles peuvent être modifiées.

Foodwatch pointe ainsi des bâtonnets de surimi Fleury Michon, qui comprennent 11 % de chair à poisson en moins alors que le prix au kilo a augmenté de 40 % entre 2021 et 2023.

L’association cite aussi une mayonnaise Maille (marque du groupe Unilever), un chocolat Milka (Mondelez), des rillettes Bordeau Chesnel, les chocolats After Eight (Nestlé) ou un poisson de la marque Findus (Nomad Foods).

Ainsi, de l'huile de palme a fait son apparition dans les After Eight, dont le prix a augmenté de 7,4% entre fin 2021 et 2024 ; la quantité de viande de poulet a diminué de 5,5% dans les rillettes, pour un prix en hausse de 31% ; et dans la mayonnaise incriminée la proportion de jaunes d'œufs est passée de 9,3% à 7%, quand son prix a bondi de 12,16%.

Pour justifier cette « cheapflation », les marques citées évoquent l’inflation de certaines matières premières, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine.

« Nous avons identifié des exemples remontant jusqu'en 2016, bien avant le début de la hausse des prix alimentaires. Le phénomène n'est donc pas récent, mais l'inflation pourrait avoir encouragé les industriels à recourir à ces pratiques", explique Foodwatch.